Problème de thyroïde et jeûne
Le jeûne, pratiqué de manière contrôlée et intermittente, est de plus en plus populaire. Le jeûne du Ramadan est pratiqué depuis la nuit des temps! Certains adeptes affirment que ceci produit des effets bénéfiques sur la santé métabolique. Mais cette pratique est-elle pour vous si vous avez un problème de thyroïde?
Tout dépend de la manière dont la restriction alimentaire est mise en œuvre. Une restriction alimentaire extrême ou prolongée, telle que celle observée dans certains régimes restrictifs, peut entraîner une baisse significative de la production d’hormones thyroïdiennes et perturber la fonction thyroïdienne.
Mécanismes en jeu en situation de jeûne
- Stress Métabolique : Le jeûne entraîne une adaptation métabolique où le corps doit puiser dans les réserves pour produire de l’énergie. En revanche, une restriction alimentaire prolongée, surtout si elle est sévère, peut entraîner une réduction de la production d’hormones thyroïdiennes en réponse au stress métabolique.
- Effet du cortisol: Le cortisol favorise également la glycogenèse, un processus par lequel le foie produit du glucose à partir de ses réserves de glycogène et d’autres substrats non glucidiques. Cette augmentation de la disponibilité du glucose dans le sang est essentielle pour fournir de l’énergie aux cellules pendant le jeûne. Si ce phénomène se répète ou se prolonge, la thyroïde se voit obligée en quelque sorte »d’ajuster le thermostat » afin de prévoir pour l’économie de ressources, et donc augmenter la proportion de graisses entreposées pour la même diète consommée. C’est une des raisons pourquoi les personnes qui jeûnes souvent ou font des diètes à répétition perdent parfois du poids mais le reprennent dans les mois ou années qui suivent, avec des kilos en plus. L’effet Yoyo vient directement de ce mécanisme opéré par la glande thyroïde.
- Déséquilibre des hormones thyroïdiennes : Par exemple, pendant le jeûne, le corps peut augmenter la production de certaines hormones pour maintenir un métabolisme actif et prévenir une réduction excessive du métabolisme. Ceci peut générer des déséquilibres hormonaux qui affectent négativement la thyroïde.
Différents types de jeûne
Jeûne Intermittent
Pour la plupart des gens, un intervalle de jeûne intermittent de 12 à 16 heures est souvent recommandé. Cela signifie que le jeûne dure 12 à 16 heures, suivie d’une période de fenêtre alimentaire où on peut manger des repas et collations le reste de la journée. Par exemple, le jeûne intermittent le plus courant est le jeûne de 16/8, où vous jeûnez 16 heures et mangez pendant une fenêtre de 8 heures. Pour certaines personnes qui ne déjeunent jamais, c’est une routine qui peut être pratiquement naturelle pour eux.
Jeûne Périodique
Pour le jeûne périodique, pendant des périodes plus longues durant plusieurs jours consécutifs, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé pour déterminer la durée optimale du jeûne et la fréquence des repas pour compenser le déficit. Il peut y avoir des jeûnes plus difficiles à respecter que d’autres. Dans le cas du jeûne alterné, une personne alterne entre des jours de jeûne complet et des jours de consommation normale. Par exemple, une personne peut jeûner un jour, puis manger normalement le jour suivant, et ainsi de suite. Plus le jeûne dure longtemps, plus il est difficile pour la glande thyroïde et votre corps dans son ensemble.
Jeûne du Ramadan
La pratique du Ramadan s’apparente davantage au jeûne intermittent, bien qu’elle ait ses propres caractéristiques distinctives. Pendant le mois du Ramadan, les musulmans jeûnent du lever au coucher du soleil, s’abstenant de manger et de boire.
Cette pratique s’apparente au jeûne intermittent car elle implique une période de jeûne quotidienne suivie d’une fenêtre de temps pendant laquelle on consomme des aliments. Cependant, contrairement à certains schémas de jeûne intermittent qui peuvent impliquer des fenêtres alimentaires plus courtes (comme le jeûne de 16/8), le jeûne du Ramadan peut avoir une fenêtre alimentaire plus longue, allant de la tombée de la nuit jusqu’à l’aube. Selon le pays dans lequel la personne se trouve, cela peut produire des effets très différents.
En fait, le Ramadan dans un pays ou le soleil se couche tôt n’est pas le même que dans un pays ou on doit attendre 21h pour commencer à manger. Dans ces situations, le Ramadan peut ressembler plus à un jeûne intermittent 20/4. Compte tenu de ces facteurs, le Ramadan peut être plus ou moins intense et avoir des effets différents sur certaines personnes.
En outre, le jeûne du Ramadan est souvent considéré comme un acte religieux et spirituel, avec des implications sociales, culturelles et communautaires importantes. Des millions de musulmans le pratiquent à travers le monde et est observé avec des rituels spécifiques et des prières. Il est important de reconnaître ses spécificités et de respecter les traditions culturelles et religieuses associées à cette pratique.
Contre-indications au jeûne en général
Contre-indications médicales au jeûne: La personne qui a un problème de thyroïde ne devrait pas se soumettre à cette pratique. Qui dit problème de thyroïde dit difficulté à réguler le métabolisme. De plus, les enfants, les adolescents, les femmes enceintes ou quelqu’un avec des besoins énergétiques élevés ont plus de risques de carences nutritionnelles que les autres lorsqu’elles se soumettent au jeûne.
Problèmes digestifs: La reprise de l’alimentation peut causer des complications chez certaines personnes. Par exemple, les personnes âgées peuvent avoir de la difficulté à retrouver l’appétit, ou à redémarrer le péristaltisme, augmentant ainsi les risques d’occlusion intestinale. Le système digestif étant fait pour fonctionner, les arrêts des contractions intestinales créent des poches d’air difficiles à gérer. Ceci peut empirer des diverticules.
Être à l’écoute de son Corps : Il est essentiel d’écouter les signaux de votre corps pendant le jeûne, et en dehors du jeûne d’ailleurs. Vous ressentez des symptômes tels que faim intense, fatigue, étourdissements ou irritabilité? Il peut être indiqué de rompre le jeûne et de consommer un repas ou une collation nutritive pour éviter les effets néfastes du jeûne prolongé.
Hydratation : Il faut bien s’hydrater en buvant suffisamment d’eau tout au long de la journée. La déshydratation peut aggraver les effets néfastes du jeûne.
Alimentation Équilibrée : Lorsque vous rompez le jeûne, il faut revenir à une alimentation la plus nutritive possible.
Le jeûne vous fait du bien? Savez-vous pourquoi?
Jeûnez-vous pour de bonnes raisons? Est-ce par conviction ou parce que vous avez l’impression que quand vous ne mangez pas, vous allez mieux? Si c’est le cas, votre alimentation est peut-être une cause de symptômes ou de douleurs qui pourraient se résorber si vous identifiez vos intolérances. Envie d’en avoir le coeur net? Faites le test de 2 semaines sans allergènes: Un programme disponible sur l’Ecole en ligne de Passeport Nutrition!Conseils nutrition pour tous les goûts!