Une perte de poids rapide ou durable?
C’est le temps ou vous redoutez l’essai de votre bikini de l’an dernier? Et si cette année, au lieu de recommencer un aautre régime de perte de poids qui ne durera pas, vous voyiez la chose autrement?
Est-ce vraiment de votre faute?
Quand une personne est à la diète depuis des années, c’est parce qu’elle continue de croire que c’est en contrôlant sa faim qu’elle arrivera à gérer son poids et que son échec est dû à son abandon du contrôle. Il n’y a que le nombre sur le pèse-personne qui lui importe. Et en regardant ce nombre jour après jour, elle en oublie l’essentiel : ses propres signaux de faim et de satiété. Petit à petit, elle se retient de plus en plus, de manger quand elle a faim, et se donne des « permissions » de manger plus qu’à sa faim à d’autres moments.
L’aliment interdit devient ainsi la récompense pour s’être privée toute la semaine, ou la punition pour avoir tout gâché. La personne perd le contact avec son vrai guide : son corps. Elle s’habitue à manger des fois trop, des fois pas assez, et le poids à long terme, ne fait qu’augmenter. Elle se retrouve des années plus tard à ne plus savoir à quel moment elle a vraiment faim ou pas. Cul-de-sac! Quoi faire pour se sortir de l’impasse sans sacrifier la perte de poids?
Ecouter son corps
Bien sûr un retour à une écoute des signaux corporels s’impose. Au lieu de « faire attention », il faut maintenant « porter attention » et voir son corps autrement que comme un ennemi. Si une personne au régime traitait ses amis comme elle traite son corps, il y a fort à parier que ses amis prendraient la poudre d’escampette ou se vengeraient tôt ou tard. C’est exactement ce que fait le corps d’une personne au régime. Tôt ou tard il se venge.
Pourquoi ne pas essayer l’autre chemin, celui qui est le moins fréquenté, et se réconcilier avec ce vieil ami qu’on a malmené tant d’années? Traiter enfin son corps en ami, et non pas comme un animal à dompter par des punitions ou des récompenses. Voilà à long terme une démarche pour perdre du poids vraiment positive et libératrice!
Il est évident que prendre ce chemin donne des résultats moins spectaculaires qu’avec les diètes à la mode, mais avec des résultats durables. Les résultats, sur le plan de la santé sont, quant à eux, bien plus spectaculaires, quand on s’investit suffisamment longtemps, et ce, tant au niveau physique que mental (meilleure relation avec la nourriture, meilleure estime de soi).
Encore une question de »Look »
Malheureusement, admettons-le, la perte de poids, c’est bien souvent plus une question de « look » qu’une question de santé. Les personnes se sont laissées convaincre par la société que la minceur menait au bonheur. Pourtant, Il y a un poids où chaque personne est bien dans son corps, dans son cœur et dans sa tête et c’est ce poids qui est le poids parfait pour cette personne
Gérer son poids, ce n’est pas se priver des aliments aimés, ni se faire violence jour après jour. C’est plutôt bien se questionner sur ses motivations, bien identifier ses propres facteurs déclencheurs de prise de poids. Ce n’est qu’en s’attaquant à ces facteurs qu’on peut espérer l’atteinte d’un poids réaliste et durable.
Vous avez pris goût à de plus grosses portions avec le temps? C’est votre écoute de la faim et de la satiété qu’il faut travailler. Votre métabolisme a ralenti à force d’alterner les périodes de diète et de compulsion? Il faut bannir les diètes et prévenir la compulsion par une alimentation saine et normale. Si c’est un peu de tout ça, ça se complique! Plus il y a de morceaux de casse-tête, plus il faudra s’armer de patience, et de soutien professionnel.
Vous êtes unique
Chaque histoire de poids est unique. De ce fait, il n’y a pas de solution toute faite. Favoriser le bien-être avant tout, c’est tenir compte de la personne dans son ensemble, avec ses contraintes et ses besoins spécifiques. Chaque personne possède un ensemble de valeurs qui lui est propre, mais, sans contredit, grandement influencé par la culture dans laquelle elle évolue.
Que ces valeurs aient été véhiculées par la famille, les amis ou la société en général, il est certain que l’environnement a un impact majeur sur les croyances de chacun. Il n’importe pas ici de trouver un coupable, mais bien de prendre conscience de l’effet qu’a eu cet environnement sur ses valeurs pour comprendre ses comportements.
Faire l’inventaire des messages qui nous ont été transmis ainsi que des comportements légués par notre héritage familial et socio-culturel est donc la première étape dans une gestion saine et durable du poids. Pour prendre conscience de son propre conditionnement, il faut oser se poser des questions fondamentales. Il est important de dresser un portrait général du genre de relation entretenue avec la nourriture et avec son corps.
Une question de choix
Toutes les personnes ne sont pas prêtes à faire cette démarche de perte de poids. Remonter à l’enfance, prendre conscience des expériences passées qui ont sculptées sa façon d’être aujourd’hui et analyser ses automatismes en matière de nourriture exige une bonne capacité d’introspection et un désir sincère de se libérer de ses démons.
C’est cela une saine gestion du poids. Une approche globale en saine gestion du poids se doit d’encourager l’individu à s’aimer maintenant peu importe son poids. C’est l’estime de soi qui catalyse de grands changements chez une personne, et ces changements de mentalité mènent à des changements de comportements alimentaires durables et sains.
J’invite donc toutes les personnes au régime à mettre fin à cette mentalité qui ne mène qu’à l’impasse. La récompense des personnes qui voient la perte de poids différemment ou ont banni les diètes de leur vie, est la liberté de manger normalement sans culpabilité, et de s’apprécier en profitant de la vie. Je vous souhaite de vous aimer un peu plus chaque jour!
Article par Nathalie Tousignant, nutritionniste