Poids et antidépresseurs
Le sujet poids et antidépresseurs est un sujet encore tabou. Néanmoins, on observe une tendance à la hausse de la consommation d’antidépresseurs parallèlement à une augmentation des taux d’obésité. De plus, entre 2019 et 2023, la prescription d’antidépresseurs a augmenté de 60 % chez les jeunes, coïncidant avec une prévalence accrue de l’obésité infantile. Il est donc essentiel d’en parler!
Est-ce la dépression en soi qui fait engraisser ou le traitement?
Le débat est complexe, et encore d’actualité. En général, la dépression non-traitée a tendance elle aussi à affecter le poids, le plus souvent à la baisse, par une perte d’appétit. Si la personne cesse d’être physiquement active, une prise de poids peut aussi s’en suivre. Par contre, certains troubles émotionnels peuvent mener à une compensation par la nourriture, et donc une augmentation du poids.
Avoir un surplus de poids, dans notre société, est encore aujourd’hui très stigmatisé. Certains croient que la corrélation entre la prise d’antidépresseurs et le poids est dûe au fait que les obèses ont des obstacles sociaux plus importants à surmonter, et donc plus à risque de dépression. Mais l’inverse est aussi vrai! Une grande majorité de personnes souhaitent maigrir, malgré un poids-santé. Des maigres qui dépriment, il y en a des tonnes!
Antidépresseurs et prise de poids : Comprendre l’impact des traitements sur le métabolisme
Les antidépresseurs sont des médicaments essentiels pour le traitement des troubles de l’humeur, notamment la dépression et l’anxiété. Cependant, l’un de leurs effets secondaires les plus courants est la prise de poids. De nombreuses personnes rapportent un gain pondéral après plusieurs mois de traitement, ce qui peut affecter leur bien-être physique et mental.
Pourquoi les antidépresseurs font-ils grossir ?
Plusieurs mécanismes expliquent pourquoi certains antidépresseurs favorisent la prise de poids :
- Augmentation de l’appétit : Certains antidépresseurs influencent les neurotransmetteurs responsables de la régulation de l’appétit, comme la sérotonine et la dopamine. Ils peuvent stimuler l’envie de manger, en particulier des aliments riches en glucides et en graisses.
- Modifications du métabolisme : Certains médicaments ralentissent le métabolisme, ce qui signifie que le corps brûle moins de calories au repos.
- Rétention d’eau : Certains antidépresseurs causent une rétention hydrique, augmentant temporairement le poids corporel.
- Effet sur l’activité physique : Certains traitements peuvent entraîner de la fatigue ou une sensation de lourdeur, diminuant ainsi l’activité physique et favorisant un mode de vie plus sédentaire.
- Effet indirect : Chez certaines personnes, la dépression elle-même peut causer une perte de poids due à une diminution de l’appétit. Une fois sous traitement, leur appétit revient à la normale, ce qui peut être perçu comme une prise de poids.
Les différentes classes d’antidépresseurs ont des effets variés sur le poids. Pour un tableau-synthèse résumant leur impact, téléchargez la boîte à outils gratuite Antidépresseurs et prise de poids sur l’école en ligne de Passeport Nutrition.

Comment limiter la prise de poids sous antidépresseurs ?
Si vous prenez des antidépresseurs et que vous observez une prise de poids, voici quelques conseils pour minimiser cet effet secondaire :
- Surveillez votre alimentation : Privilégiez une alimentation équilibrée et évitez les excès de sucres et de graisses.
- Restez actif : L’exercice physique aide à compenser la diminution du métabolisme et à limiter la prise de poids.
- Parlez à votre médecin : Si la prise de poids est significative, discutez de la possibilité de changer de molécule ou d’ajuster votre dosage.
- Privilégiez une hydratation suffisante : Boire de l’eau peut réduire la rétention d’eau et améliorer le métabolisme.
Bien manger pour gérer la dépression
Les études le démontrent. La nutrition fait partie d’un mode de vie équilibré et a un impact majeur sur notre état d’esprit! Mal manger, ça déprime! Une étude de 2024 incluant près de 10 000 participants à des études observationnelles a révélé que les personnes qui consommaient plus d’aliments ultra-transformés avaient un risque 22% plus élevé de dépression incidente ou de symptômes dépressifs que les personnes qui consommaient moins d’aliments ultra-transformés. Les personnes qui suivent un régime riche en nutriments sont 30% moins susceptibles d’avoir des caractéristiques de dépression que celles qui n’en consomment pas. Parmi les exemples de tels régimes, mentionnons le régime méditerranéen, le régime Approches alimentaires pour arrêter l’hypertension et les habitudes alimentaires à faible potentiel inflammatoire selon l’indice inflammatoire alimentaire (p. ex., aliments non transformés).
La dépression est un problème sérieux. Mieux vaut prévenir que guérir! Avant de penser médicaments, pensez aliments!
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Cet article est à titre informatif seulement et ne doit en aucun cas remplacer les conseils d’un médecin. Si vous souffrez de dépression, il est important de consulter un professionnel.