Régime paléolithique: manger comme Cromagnon?
Le régime paléolithique, souvent appelée régime paléo, est une approche alimentaire basée sur les habitudes alimentaires présumées des hommes préhistoriques. Elle vise à imiter le régime de nos ancêtres du Paléolithique, période remontant à environ 2,5 millions à 10 000 ans avant notre ère. C’est le Dr S. Boyd qui a publié un article en 1985 dans le très renommé New England journal of Medecine, qui a mis cette façon de manger sur la sellette. D’autres après lui, comme le Dr Seignalet, ont proposé d’utiliser cette diète ancestrale, par exemple dans le but de soulager les maladies auto-immunes et réduire l’inflammation.
Des légumes, et encore des légumes!
Cette alimentation met l’accent sur la consommation de viandes maigres, poissons, fruits, légumes, les noix et les graines.
En revanche, la diète paléolithique exclut plusieurs groupes d’aliments, notamment les céréales, les légumineuses, les produits laitiers, les sucres ajoutés et les huiles végétales raffinées. Les partisans de ce régime estiment que ces aliments étaient absents de l’alimentation des hommes préhistoriques et que c’est ceux-ci qui contribuent à divers problèmes de santé, tels que l’inflammation, la prise de poids et les troubles métaboliques.
Les céréales, y compris le blé, le maïs et le riz, sont souvent évitées dans la diète paléo, ainsi que les légumineuses, comme les haricots, les lentilles et les pois. Les produits laitiers sont également absents de la diète paléo en raison de leur teneur en lactose, un sucre naturel du lait car les partisans de ce régime estiment que les humains ne sont pas génétiquement adaptés à la consommation de produits laitiers après la petite enfance.
Certains résultats suggèrent qu’elle peut réduire les facteurs de risque de maladies cardiaques, tels que le cholestérol LDL, les triglycérides et la pression artérielle. De plus, elle peut améliorer la sensibilité à l’insuline et la régulation de la glycémie, ce qui peut être bénéfique pour les personnes atteintes de diabète de type 2 ou prédiabète.
Des études contradictoires
Cependant, il convient de noter que toutes les recherches ne sont pas unanimes sur les avantages de la diète paléo. Certaines études ont montré des résultats mitigés en ce qui concerne la perte de poids et la santé métabolique, et il existe des préoccupations concernant son manque de variété alimentaire et de certains nutriments essentiels, tels que le calcium et la vitamine D, en raison de l’exclusion des produits laitiers.
Une raison pour laquelle les études peuvent fournir des résultats coontradictoires est la variabilité individuelle, la génétique. Depuis plusieurs décennies, nous réalisons que certaines personnes ont une génétique qui requiert une alimentation plus carnivore que d’autres, qui vivent en meilleure santé lorsqu’ils sont plus comme des herbivores. C’est la science de la nutrigénomique. Quand nous aurons refait les études en nutrition en tenant compte des différents profils génétiques, nous aurons probablement l’heure juste.
Certaines personnes vivent en excellente santé sur une diète paléo, pour d’autres, elle ne convient pas. Manger selon ses gènes, est-ce possible? Bien sûr! Nous sommes à l’ère des 23 andme, et des tests nutrigénomiques, accessibles à tous. Tout le monde peut apprendre des caractéristiques importantes de leur constitution génétique, et c’est certainement une excellente façon de mieux connaître la voie vers sa propre santé selon ses propres facteurs génétiques personnels.
Manger comme Cromagnon
Si on en croit l’hypothèse de base, nos gênes n’auraient pas été capables de s’adapter a notre régime alimentaire industrialisé, qui lui a grandement changé depuis 40000 ans, ce qui expliqueraient l’augmentation de nombreuses maladies, toujours selon la théorie du régime paléolithique. Mais n’oublions pas que quand on vit a peine 30 ans, on a pas le temps de développer de maladies chroniques.
C’était une autre époque. Maintenant au 20ième siècle, quoi penser de ce mode d’alimentation? Devrait-on manger comme nos ancêtres Cromagnon?
Quand on adopte le régime paléolithique, on mange nécessairement beaucoup plus de légumes et de fruits. C’est bien connu que cette habitude de vie à elle seule y est pour beaucoup dans la prévention des maladies en général. On mangera aussi beaucoup moins d’aliments transformés, ce qui a également comme effet d’améliorer la densité nutritive de notre alimentation : moins de sodium, moins de gras et de sucres raffinés, etc. Deux avantages certains de la diète paléo. Mais ces avantages sont aussi associés à la diète méditerranéenne, à la diète végétarienne, à la diète DASH…qui n’implique pas une restriction de glucides.
Quand on coupe les glucides et que l’on en ressent un grand soulagement, la première question à se poser: est-ce que ce sont LES glucides ou UN glucide en particulier? Les allergies et intolérances sont fréquentes! Tous ne sont pas fait pour manger de tout. Vous n’avez probablement pas besoin de les éviter tous pour sentir ce nouveau bien-être.
Effets sur la santé à long terme
Suivie à l’extrême, les sources de glucides fournie par le régime paléolithique peuvent être insuffisantes pour combler les besoins en carburant du corps. C’est l’absence du groupe des céréales qui la rend difficile à maintenir à long terme. C’est pour cette raison qu’elle peut créer des rages qui n’existaient pas auparavant…et que la plupart des adeptes se permettent des périodes de »cheat », un genre de façon socialement acceptée de succomber à ses rages.
Effets sur la masse musculaire
Ce que propose la diete paleo populaire aujourd’hui équivaut a 20 a 40% de glucides, ce qui peut amener la proportion de protéines à plus de 30%, et également augmenter la proportion de gras, parfois autour de 50%. Même avec de bons choix de gras, c’est nettement trop pour un fonctionnement optimal à long terme. La déposition de gras est favorisée, ainsi qu’un ralentissement du métabolisme. Augmenter les protéines au-delà des besoins, c’est également forcer l’organisme à puiser dans nos réserves de muscles. Et oui de muscles! Les muscles sont gluco-dépendants et quand ils sont privés de ce carburant essentiels, ils laissent aller leur élément structurel pour nourrir le cerveau, le glycogène. Pas une bonne chose pour maintenir sa masse musculaire pour le futur!
Une diète déshydratante
N’importe quelle dite très faible en glucides totaux produira une déshydratation chronique, même quand la personne boit beaucoup. Le corps qui doit éliminer un surplus de protéines est constamment en train de devoir faire travailler les reins pour les éliminer, et les reins ne travaillent jamais sans eau. Perdre du muscle, c’est donc aussi perdre beaucoup d’eau par la même occasion. La déshydratation est facile à constater: pincez simplement votre dessus de main. Si la peau colle, vous êtes probablement en déshydratation. Si vous êtes en restriction de glucides et que vous perdez du poids, c’est un excellent indicateur pour savoir si vous êtes en train de perdre de l’eau et des muscles, ou du gras. Perdre du gras se fait sur le long terme, et cela n’a pas d’effet déshydratant.
Les glucides: un carburant de Cromagnon!
Des glucides complexes qui sont un carburant sain pour le corps il y en a tout plein! Suivre des régimes qui dictent des quantités précises de nourriture permises ne vous apprend pas à écouter vos signaux, ce que faisait nos ancêtres. De plus, nous ne savons pas à quel point nos ancêtres évitaient les glucides: il y avait des baies, des fruits, des tubercules, courges, et de multiples grains anciens à leur disposition selon les saisons.
Critique à l’évolution humaine
L’augmentation des glucides dans l’alimentation humaine, au début de l’ère de l’agriculture, a permis à l’humain de développer un cerveau plus spacieux. C’est un avantage évolutif majeur dans le cours de l’histoire de l’humanité. A l’époque, les produits marins étaient encore très consommés, et l’agriculture de produits céréaliers est venue rendre la consommation de glucides plus stable.
Pour la première génération depuis l’avènement de l’agriculture, le cerveau des humains diminue en volume. Moins d’omega-3 par la diminution de poissons dans nos assiettes, mais également beaucoup de diètes restrictives en glucides ont gagné en popularité, et le message persistant sur nos écrans est que les protéines ont une valeur plus importante que tout le reste dans notre menu.
Manger plus de légumes et de fruits, sans surconsommer des viandes ou des matières grasses, sans se restreindre en glucides a de meilleures chances de vous éviter des problèmes de santé et c’est une approche beaucoup plus durable à long terme. Faites vous votre propre diète. Celle qui vous convient!
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