Doit-on faire maigrir un enfant obèse?
Les conséquences du surplus de poids sont bien connues. Les médias, les professionnels de la santé et même nos proches nous bombardent d’informations à ce sujet. Il est donc normal que vous soyez tentés de poser certains gestes afin d’aider un enfant obèse à maigrir. Mais saviez-vous que cela pourrait nuire à votre enfant plutôt que l’aider? Pousser un enfant à maigrir peut entraîner différentes conséquences sur sa santé, autant physique que mentale.
La santé : pas juste une question de poids
Avec le discours anti-obésité très ancré dans notre société, nous oublions trop souvent que la santé, ce n’est pas uniquement une question de poids. Nos habitudes alimentaires, notre niveau d’activité physique, notre gestion du stress et bien d’autres éléments influencent directement notre santé. Même s’il ne perd pas de poids, un enfant qui améliore ses habitudes (par exemple qui mange plus de fruits et de légumes ou qui bouge plus au quotidien) peut améliorer sa santé ou prévenir les complications liées au surplus de poids. C’est la même chose pour les adultes.
Grandir, c’est aussi prendre du poids
Les enfants sont en pleine croissance; il est donc normal qu’ils prennent du poids. Ils doivent consommer un nombre suffisant de calories pour grandir en santé et ne doivent surtout pas être privés d’éléments nutritifs contenus dans les aliments. Dans cette optique, priver un enfant de certains aliments dans le but de le faire maigrir peut être néfaste pour sa santé. Dans le cas d’un enfant ayant un surplus de poids, on recommande généralement que son poids se maintienne pour une certaine période, le temps que la taille et le poids s’harmonisent. Il faut être patient : cela peut prendre plusieurs mois avant de remarquer une différence au niveau de la courbe de croissance de l’enfant.
Les impacts de la privation
Les régimes (ou se priver de certains aliments alors que l’on ressent la faim) ont des conséquences négatives à long terme, autant chez les enfants que chez les adultes. Il est maintenant bien démontré que de se priver de certains aliments augmente notre envie d’en manger. À un moment ou à un autre, la tentation sera si grande que ces aliments seront consommés en quantité encore plus élevée que d’habitude.
Une relation négative avec les aliments s’installe alors, et cela peut être marquant pour un enfant obèse ou non. Un enfant qui doit diminuer ses portions ou qui se voit refuser un aliment sous prétexte qu’il doit maigrir peut se sentir frustré ou exclut. Il pourrait aussi penser que sa valeur se résume uniquement à son apparence ou à sa perte de poids. Finalement, au niveau de la santé physique, une restriction trop sévère pourrait nuire à la croissance normale d’un enfant, par exemple en nuisant à la santé de ses os.
Une responsabilité partagée
La responsabilité des parents est de fournir des repas et collations incluant des aliments qui proviennent des quatre groupes alimentaires et qui sont les moins transformés possible. De plus, aucun aliment ne devrait être interdit. Les aliments moins nutritifs devraient être offerts moins souvent, mais tous devraient pouvoir en manger.
La responsabilité de l’enfant est d’écouter et de respecter le mieux possible ses signaux de faim et de satiété. Les signaux de son corps l’informe de la quantité d’aliment dont il a besoin pour atteindre un poids qui est idéal pour lui. Certains enfants (et plusieurs adultes aussi!) doivent ré-apprendre à ressentir leurs signaux, qui ont souvent été brouillés au fil du temps. Se faire accompagner par une nutritionniste spécialisée dans ce domaine peut être très aidant.
Des stratégies gagnantes
Cela dit, pour l’enfant obèse, avec un surplus de poids ou non, je vous propose quelques trucs à mettre en place, pour favoriser la santé de toute votre famille :
Tout changement dans les habitudes de vie de l’enfant doit être réalisé en famille. L’enfant obèse ne doit pas être pointé du doigt. Tous les membres de la famille ont avantage à améliorer leurs habitudes, même s’ils n’ont pas de surplus de poids. En faire un projet familial, c’est gagnant!
Il est primordial de réduire la sédentarité, par exemple en limitant le temps d’écran à maximum deux heures par jour. Être actif en famille, choisir des activités qui plaisent à l’enfant et faire de l’activité physique un moment agréable sont des clés pour bien ancrer cette habitude chez l’enfant.
Même si cela peut sembler contradictoire, il est très important d’enlever le focus sur le poids et le mettre sur le bien-être et le plaisir d’avoir de bonnes habitudes de vie en famille. Insistez sur les forces, les qualités, les habiletés de votre enfant plutôt que sur son apparence. Cela l’aidera à être bien dans son corps, ce qui est souhaitable pour l’aider à en prendre soin en bougeant plus et en mangeant mieux.
La sélectivité alimentaire est-elle à l’origine du problème?
Certains enfants ont des défis sensoriels ou sont de grands sensibles…ils ont peur du nouveau! Les stimulus alimentaires peuvent ne pas être perçus de la même façon pour eux. Ceci peut promouvoir une certaine sélectivité. Le fait de ne pas aimer une grande variété d’aliments sains peut contribuer à l’obésité. En travaillant le problème à la source, c’est à dire en aidant l’enfant à surmonter sa phobie du nouveau, on aide réellement l’enfant.
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