Soya et bouffées De Chaleur
De nouvelles recherches aux États-Unis ont révélé qu’un régime alimentaire à base de plantes et faible en graisses, combiné à une consommation quotidienne de soja, peut réduire considérablement les bouffées de chaleur chez les femmes ménopausées.
Une demie-tasse de soja par jour
L’étude a été menée par des scientifiques de la George Washington University School of Medicine et publiée dans la revue médicale Ménopause. Les résultats ont montré que les femmes post-ménopausées qui suivaient un régime à base de plantes et consommaient 86 grammes de soja cuit par jour avaient une réduction de 88 % du nombre de bouffées de chaleur modérées à sévères. Après 12 semaines, la moitié des femmes de l’étude n’avaient plus de bouffées de chaleur sévères.
Le professeur Neal Barnard, chercheur principal, a déclaré que le régime était plus efficace que prévu, comparable aux effets de l’hormonothérapie. Il aide également à perdre du poids de manière saine et est facile à suivre. Les personnes suivant ce régime ont perdu en moyenne 3,6 kg en 12 semaines, tandis que le groupe témoin n’a perdu en moyenne que 0,2 kg.
Les bouffées de chaleur: un phénomène occidental
Des études antérieures ont montré que les femmes au Japon et dans d’autres pays suivant des régimes traditionnels comprenant principalement des aliments d’origine végétale tels que le riz, le soja et les légumes avaient très peu de bouffées de chaleur. Cependant, avec la westernisation des régimes alimentaires, incluant une consommation accrue de produits laitiers et de viande, les bouffées de chaleur sont devenues plus fréquentes.
Neal Barnard a commencé à étudier les effets d’un régime végétalien sur les bouffées de chaleur après avoir reçu un conseil d’une femme ayant lu son livre Your Body in Balance, d’explorer l’impact de l’alimentation sur les hormones et la santé.
Barnard et son équipe ont testé cette approche dans une étude randomisée impliquant 84 femmes, chacune rapportant au moins deux bouffées de chaleur modérées à sévères par jour. La moitié des femmes ont suivi un régime végétarien faible en graisses et consommaient une demi-tasse de soja par jour, tandis que l’autre groupe a continué à manger comme d’habitude. Elles ont ensuite enregistré la fréquence et la sévérité de leurs bouffées de chaleur.
Soya et isoflavones
Barnard a déclaré qu’un régime végétalien seul n’avait pas beaucoup d’effet sur les bouffées de chaleur. Le soja et les extraits de soja n’avaient pas non plus un effet fort. Cependant, la combinaison des deux, ainsi que la réduction des gras, dont les huiles végétales, a considérablement réduit les bouffées de chaleur.
« Nous ne savons pas exactement pourquoi, mais éviter les aliments gras semble aider. Les trois facteurs sont importants, » a déclaré Barnard.
Barnard explique que les isoflavones du soja agissent comme des remèdes naturels pour réduire les bouffées de chaleur. Il note que le lait de soja ou le tofu sont tous deux des aliments sains, mais n’ont pas les mêmes effets puissants que le soja cuit.
Il dit que bien que les bénéfices complets d’un régime à base de plantes ne soient pas encore clairs, la teneur élevée en fibres et faible en graisses joue un rôle important. Ces aliments modulent souvent les effets de l’œstrogène et se sont révélés efficaces contre les crampes menstruelles. Il est probable que les femmes préférant un régime à base de plantes ont des niveaux d’œstrogènes plus bas et moins de fluctuations pendant la ménopause. De plus, un régime à base de plantes aide également à perdre du poids, ce qui réduit également les bouffées de chaleur.
Soja et prévention du cancer
Chez certaines personnes, le soja peut aider à réduire le risque de cancer du sein grâce à la présence d’isoflavones naturelles telles que la génistéine, la daidzéine et la glycitine, qui sont des phytoestrogènes, des œstrogènes d’origine végétale. Dans cette étude, le régime utilisé comprenait du soja cuit, qui contenait des niveaux plus élevés d’isoflavones que l’edamame (jeunes fèves de soja), le lait de soja ou le tofu.
Toutefois, il est important de préciser que les études sont souvent réalisées sans tenir compte des différences génétiques. Lorsqu’on prend le temps de diviser les groupes de sujets en certains profils génétiques, on peut mieux déterminer quelles sont les femmes les plus à risque de cancer. Selon la Société canadienne du cancer, des études démontrent que les femmes porteuses de mutations héréditaires du gène BRCA1 ou BRCA2 ont jusqu’à 85 % de risques d’être un jour atteintes d’un cancer du sein. Ces femmes ont aussi un risque plus élevé que les autres d’avoir un cancer du sein à un plus jeune âge, habituellement avant la ménopause. De plus, chez les femmes qui ont un variant du gène COMT à risque, elles arrivent moins bien à éliminer le surplus d’estrogènes dans l’organisme. Les phytoestrogènes contenus dans le soya sont alors un facteur prédisposant au cancer plutôt que protecteur.
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Article par Nha Minh Tam TRUONG
Source:
https://journals.lww.com/menopausejournal/fulltext/2023/01000/a_dietary_intervention_for_vasomotor_symptoms_of.12.aspx